Jean-Luc Mélenchon est un tribun des temps modernes. Il prend un immense plaisir à jouer sur l’ensemble des registres de la communication. Il déclame tel un acteur en utilisant une gestuelle ample et lente. On reconnaît le pédagogue qui haranguait les amphithéâtres lorsqu’il était professeur de philosophie. Érudit, sachant particulièrement bien placer sa voix. Elle est exceptionnellement percutante et son élocution parfaite. Son rythme est mesuré et agréable à écouter. Il prend la parole plutôt que la parole ne vient à lui. Il arrive à séduire grâce à un vocabulaire choisi et concret ainsi qu’une syntaxe parfaite.
Il prend à témoin l’auditoire grâce à des exemples forts et ose s’opposer avec sagesse et conviction. Il représente le grand-oncle sage et sympathique qui joue la connivence. Son regard est appuyé et taquin et il laisse régulièrement planer un sourire bienveillant lorsqu’il est en position d’écoute. Vous noterez qu’il opine souvent du chef puis se lance dans une diatribe forte et puissante.
Étonnamment, Jean-Luc Mélenchon reste moderne malgré un look désuet. Sa sempiternelle veste noire atypique et sa cravate rouge carmin, associés à des lunettes cerclées aciers assortis à ses cheveux blancs. Il a choisi un look proche de son électorat, qui finalement devient une marque de fabrique et un atout différenciateur (au même titre que l’écharpe rouge du Chroniqueur Politique Christophe Barbier).
Malgré un traditionalisme attendu, il bouscule les codes de la communication politique ordinaire et fait le buzz :
- En osant utiliser l’hologramme lors de son meeting de Lyon et de Paris
- En positionnant en central, la scène sur laquelle il s’est produit à Rennes. Exercice particulièrement difficile pour capter l’attention du public et pour gérer ses déplacements
L’ensemble de ses atouts l’ont placé très largement en tête des candidats pour son impact et sa conviction lors du dernier débat télévisé. Il réussit l’exploit de rallier 34 % de taux d’impact alors que Monsieur Emmanuel Macron atteint 19 % et Monsieur François Fillion 12 % soit 31 % en cumulé.
Pouvons-nous considérer qu’il a été deux fois meilleur dans sa communication ?
En tout cas tous les experts en communication et les journalistes reconnaissent qu’il a été le grand gagnant du débat télévisé.